Le paramètre central est donc ici le coût, lequel n’est pas uniquement une donnée financière. Il s’agit en effet d’articuler le meilleur rapport entre les performances demandées et un coût humain, industriel, technologique et économique complexe. Alors que la France et l’Europe accusent un retard certain dans les technologies numériques en général, il est important de considérer que l’industrie de défense ne pourra résoudre cette équation par elle-même. La question est donc de savoir s’il est possible d’envisager réellement un écosystème du numérique naval complet ou quasi complet sans recours à des fournisseurs extérieurs pour des éléments sensibles. Rien n’est moins sûr.
Notes
(1) Au sens du mot anglais gateway qui indique le système principal sur lequel se branchent les différents objets connectés.
(2) Tel serait le cas de drones embarqués qui pourraient être opérés depuis d’autres endroits que le seul navire porteur.
(3) Un exemple récent est celui de la destruction en juin 2019 d’un drone américain MQ-4 en Iran par les Pasdarans. Les Iraniens ont annoncé avoir choisi sciemment de détruire ce drone plutôt qu’un appareil P-8 de patrouille maritime afin d’éviter des morts. La destruction du drone n’a, de fait, pas provoqué de riposte importante de la part des États-Unis.
(4) Les vulnérabilités au sein des micrologiciels (firmware) sont les plus dangereuses, car elles sont les plus complexes à résorber ; les failles Meltdown et Spectre (2018) sont des exemples récents aux conséquences potentiellement dévastatrices.
(5) En 2009, selon les estimations du DoD, chaque navire devait coûter approximativement 3 milliards de dollars…
(6) Prévue pour 24 navires à l’origine, la classe est finalement limitée à 3.