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Biotechnologies : un champ d’étude plein de promesses pour les armées

La pandémie de COVID-19 a bouleversé les calendriers, mais réorienté et accéléré les recherches. Ainsi, l’AFRL travaille sur l’élimination des microbes sur les matériaux à l’intérieur des avions. Ses essais visant à éliminer les éléments pathogènes sans détériorer les matériaux à bord des appareils se sont révélés concluants. L’Office of Naval Research (ONR) cherche également des systèmes naturels pour appuyer ses missions, que ce soit dans la lutte contre la COVID-19 ou dans le domaine de l’énergie. Dans ce dernier cas, il étudie de près les fonds marins où la Navy peut poser des capteurs et des systèmes de communication. De même, il travaille sur le biomimétisme et l’observation de certaines espèces pour concevoir ses véhicules autonomes. L’ONR extrait les principes naturels de la faune et de la flore sous-marine pour développer de nouveaux drones sous-marins.

À l’aune de tous ces programmes, le département de la Défense s’est lancé dans une étude très approfondie de scénarios futuristes qui intègrent les possibilités offertes par les biotechnologies dans une multitude de domaines afin de combler les besoins des soldats en opération.

<strong>La JEDI et son programme « Billion Molecules against COVID-19 »</strong>
En mai dernier, la Joint European Disruptive Initiative (JEDI) a lancé la première phase de son défi « Billion Molecules against COVID-19 », doté de 250 000 euros de récompense.

Cette initiative, qui regroupe plus de 130 équipes mondiales pluridisciplinaires (500 scientifiques), a permis, grâce à une énorme puissance de calcul, de passer au crible 54 milliards de molécules afin d’identifier les plus prometteuses dans la lutte contre la COVID-19. La prochaine étape consiste en une évaluation in vitro des molécules pour parvenir à une réduction de 99 % de la charge virale. Un nouveau prix de 250 000 euros sera attribué à l’équipe la plus performante. L’étape 3 consistera à trouver des cocktails de molécules disponibles en l’état qui montrent un haut niveau d’interaction avec le virus. L’équipe victorieuse empochera 1,5 million d’euros. Cette phase 3 peut être activée à tout moment.

Dirigée par André Loesekrug-Pietri, la JEDI, qui se présente comme la « DARPA européenne », a pour objectif de donner à l’Europe une position de leader dans les technologies de rupture. La JEDI rassemble 3 900 entrepreneurs issus des deeptech et venant de 25 pays. Cette initiative cherche à résoudre grâce aux innovations de rupture les problèmes dans l’environnement, la santé, le numérique, l’éducation, l’espace et les océans.

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Boris Laurent

Spécialiste des questions de Défense, coordinateur éditorial du magazine DefTech.