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HELMA-P de CILAS : une technologie de rupture pour de multiples opérations

Depuis 1966, CILAS est pionnière du laser en France. Son High Energy Laser for Multiple Applications-Power (HELMA-P) est destiné à un large éventail d’opérations.

Entretien avec Pascal NEBOIS, directeur commercial et conseiller militaire et Tanguy MULLIEZ, responsable du département innovation et produits.

DefTech. Le 7 juillet dernier, CILAS a effectué une démonstration de l’arme laser HELMA-P devant la ministre des Armées, Florence Parly. Comment s’est déroulée cette démonstration ?

Cette démonstration a été un franc succès, à l’image de la campagne d’essais qui est donc maintenant terminée. HELMA-P a de nouveau neutralisé un drone en vol – le 38e de la campagne avec 100 % de coups au but ! – malgré les conditions climatiques qui ont permis de réaliser une première : un tir laser de neutralisation sous la pluie.

Outre les drones, le système HELMA-P pourra-t-il neutraliser d’autres types d’armes (roquettes, artillerie, missiles) ?

L’arme laser HELMA-P est une technologie de rupture destinée à un large éventail d’opérations. En plus de la lutte contre les drones, le système HELMA-P peut être utilisé pour la neutralisation des engins explosifs improvisés (IED). HELMA-P peut également servir, dans le but de réduire le potentiel adverse, lors d’actions spéciales telles que la neutralisation de capteurs de lumière ou d’antennes relais ou encore le brouillage des caméras de sécurité. Pour une action C-RAM (Counter Rocket, Artillery and Mortar), le système HELMA-XP (Extra Power), actuellement en développement, répond particulièrement à cette utilisation.

HELMA-P est pour l’heure déployé sur poste fixe. Quel est l’objectif de CILAS ? Travaillez-vous sur un déploiement plus large, sur véhicules par exemple ?

L’objectif est d’intégrer cette nouvelle capacité sur véhicule et d’augmenter de manière significative la puissance de l’arme. La mobilité du système permettra à la fois la protection des convois et l’ouverture de route ainsi que la mobilité de la bulle de protection lutte anti-drone (LAD) souhaitée.

La Marine nationale s’intéresse également à cette arme laser. Allez-vous effectuer des tests en mer ? Et sur quels types de navires ces dispositifs pourraient-ils être installés ?

Les tests maritimes sont la suite logique des essais terrestres à Biscarrosse. Il s’agira de tester la stabilité et la qualité du tir en environnement marin sachant que les essais du 7 juillet 2021 à Biscarrosse se sont déroulés sous une pluie battante avec couverture nuageuse et plafond assez bas. C’est positif pour la suite dans ce nouvel environnement.

L’objectif à terme est d’équiper tous les navires.

De manière générale, il s’agirait d’équiper les navires qui sont amenés à passer des zones dangereuses ou côtières où des menaces asymétriques peuvent être présentes.

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Boris Laurent

Spécialiste des questions de Défense, coordinateur éditorial du magazine DefTech.