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La quête d’invisibilité

De la déesse Athéna à la fameuse cape de Harry Potter, en passant par L’homme invisible, de H. G. Wells (1897), la notion d’invisibilité a toujours suscité les fantasmes les plus fous. Mais, aujourd’hui, les progrès technologiques permettent de passer de la fiction à la réalité.

Le concept était jusqu’à récemment associé à la science-fiction, mais, depuis peu de temps, il a investi plusieurs armées grâce à la société canadienne Hyperstealth, spécialisée dans le camouflage.

L’entreprise, créée en 1999, travaille sur ce concept depuis 2010 en utilisant des lois scientifiques connues depuis le XVIIe siècle, en l’occurrence, la loi Snell-Descartes.

Le matériau inventé par les Canadiens s’appelle Quantum Stealth. En déviant le trajet de la lumière, il crée une illusion d’invisibilité. Pour s’en convaincre, il suffit de voir les vidéos diffusées par Hyperstealth. Effet visuel garanti. Le Quantum Stealth permet également de bloquer les signaux infrarouges, thermiques et ultraviolets.

S’il n’est pas affecté par les couleurs de ce qu’il cache, le matériau déforme néanmoins les objets ou personnes qu’il masque. Ainsi, sans voir précisément ce qui est situé derrière le Quantum Stealth, un observateur aperçoit quelque chose, mais sans pouvoir le définir clairement. La précision de l’illusion varie également selon la distance. Le matériau utilisé est aussi fin que du papier, ne coûte pas cher et ne requiert aucune source d’énergie. Pourtant, il n’est pas destiné au grand public, mais aux secteurs de la défense et de la sécurité. La première vocation de l’entreprise est d’ailleurs la fabrication d’uniformes de camouflage pour l’armée, mais aussi de camouflages pour les avions de chasse, les navires de guerre et les armes. Hyperstealth va donc proposer son produit aux militaires. La société travaille déjà avec les armées canadienne, britannique, néo-zélandaise, jordanienne, philippine et des unités spéciales comme les Navy Seals, le corps des Marines, et même le FBI.
Hyperstealth développe également le système Ghostech pour leurrer l’adversaire grâce à la projection d’un hologramme sur des boucliers. Contrairement au Quantum Stealth qui courbe la lumière, Ghostech la manipule afin de créer de fausses cibles. Les options sont multiples pour des unités, notamment de forces spéciales.

Enfin, Hyperstealth s’intéresse de près à l’énergie solaire. La société canadienne a en effet créé des panneaux composés d’un miroir recouvert d’une lentille concentrant la lumière, qui est ensuite réfléchie sur les panneaux solaires photovoltaïques sur plusieurs côtés. Les panneaux produisent ainsi beaucoup plus d’énergie, malgré l’ombrage que peuvent porter des poteaux électriques par exemple.

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Boris Laurent

Spécialiste des questions de Défense, coordinateur éditorial du magazine DefTech.