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ARQUUS : des solutions de rupture pour répondre aux besoins énergétiques des blindés

Ne pas céder au « technologisme », mais innover pour trouver les solutions de demain. Tel est l’objectif d’ARQUUS qui travaille à rendre les véhicules de l’armée de Terre plus frugaux en termes d’énergie. En ligne de mire : l’efficacité opérationnelle et la transition énergétique.

DefTech. Avec ARQUUS, l’armée de Terre fait un pas de plus vers l’hybridation de ses véhicules blindés. Pouvez-vous nous en dire plus ?

François Deloumeau. La frugalité énergétique est au cœur de nos travaux. Cet effort a permis de développer et de valider le démonstrateur Electer, dans le cadre d’un plan d’études amont de la DGA. Depuis cette première réussie, nous avons développé le Scarabée, premier véhicule militaire hybride au monde. Le travail sur l’hybridation des matériels terrestres se poursuit avec le développement d’une version hybride du Griffon.

Au-delà des enjeux écologiques ou économiques, l’hybridation des matériels terrestres est en fait indispensable pour faire face à la croissance exponentielle des besoins en énergie des véhicules blindés. L’hybride leur permet des capacités de génération d’énergie aptes à alimenter les systèmes embarqués, armements, brouilleurs, systèmes de communication, indispensables au combat moderne. L’hybride offre des capacités tactiques inédites, comme de la veille silencieuse, des déplacements en toute discrétion, des accélérations instantanées…

L’hybride est particulièrement adapté aux besoins des véhicules blindés lourds, aussi bien les véhicules de combat d’infanterie que les chars de combat. Par exemple, le char Leclerc n’est aujourd’hui autonome qu’un jour et demi en situation de combat, alors que trois jours seraient souhaitables. Un char actuel est 80 % du temps à l’arrêt, moteur tournant. Il fonctionne avec des batteries au plomb et une génératrice qui a certes augmenté en capacité, mais qui reste limitée. Il faut cinq heures pour une recharge complète.

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